FAIRE REVENIR LES PAPILLONS

Publié le par Sophie

Aménager son jardin

Avec quelques gestes simples, vous pouvez faire de votre jardin un paradis pour les papillons… et les chenilles ! Pour aller plus loin, « Mes 10 engagements pour le jardin » vous aideront à jardiner tout en favorisant la biodiversité et l’environnement !

Quelques principes de base
© D. Nill / Biosphoto
1. Les papillons apprécient moins les jardins tirés au cordeau ! Un style désordonné, aux plates-bandes incurvées et aux combinaisons asymétriques d'arbustes, de fleurs, de couleurs et de textures, convient mieux pour attirer les papillons. Les plates-bandes de fleurs ayant comme plantation de fond des arbustes seront plus visitées.

2. Les papillons ont besoin de soleil pour se réchauffer. C'est pourquoi on les observe les jours ensoleillés et chauds, tandis que le temps frais et pluvieux les rend plutôt inactifs. Les plantes ou massifs à papillons seront donc installés en priorités dans les endroits bien ensoleillés !
A éviter !
© L. Brotchie / Biosphoto
3. Les papillons ont aussi besoin de protection contre le vent. Si vous possédez de grands espaces, la plantation d'arbres en atténuera les effets. Sinon, des massifs d'arbustes et des clôtures recouvertes de plantes grimpantes joueront le même rôle. Les haies irrégulières sont aussi préférables : les haies de thuya ou de cyprès, denses et linéaires, ne brisent pas le vent mais créent des micro-tourbillons peu appréciés des papillons.
Demi-deuil butinant de l'ail sauvage
© F. Cardinaux / Biosphoto
4. Il est important de toujours s’inspirer des milieux alentour. Faites une distinction entre les milieux forestiers, les petits bois, les champs sauvages, les friches, etc… Chaque type d’habitat attire des espèces particulières. Notez les espèces observées et les plantes utilisées soit comme nourriture par les chenilles, soit comme source de nectar. Vous pouvez avoir les mêmes dans votre jardin en laissant les plantes à papillons qui poussent naturellement, ou en plantant des espèces qui leur conviendront.
Pour ceux qui n’auraient pas la patience d’attendre la venue des plantes naturelles ou d’aller récolter les graines dans la nature, il existe des mélanges disponibles en jardineries pour mettre en place des prairies fleuries. Royalfleur, en collaboration avec un entomologiste, des apiculteurs et Noé, a élaboré le mélange « Miel & Papillons » pour fournir du nectar et du pollen tout au long de l’année aux pollinisateurs.

Pour en savoir plus : www.royalfleur.com
Pas de papillons sans chenilles !
Grand paon de nuit
© D. Bringard
Si l’on veut des papillons, il faut accepter les chenilles ! Pas question de laisser partir sous la dent des Piérides tous vos choux mais laisser pousser des espèces sauvages permettra de contenter ces gourmandes. Les chenilles ont souvent un régime alimentaire spécifique selon les espèces et ne se nourrissent que d’une ou quelques plantes. Saule, viorne, sureau, épilobe, salicaire, cardamine, ortie sont particulièrement appréciées, tout comme les mélanges de trèfle et de graminées de la prairie fleurie.
Des plantes à fleur pour nourrir les papillons adultes
Machaon sur une Ombellifère
© A. Maurer / Biosphoto
Au moment de choisir les plantes à fleurs, pourquoi ne pas favoriser celles qui, en plus d’être belles, attirent les papillons ? Pour les contenter, le maître mot est diversité. Associez aux endroits ensoleillés des grimpantes, des annuelles, des vivaces, des arbustes : plus le choix sera vaste et la période de floraison étalée dans le temps, plus vous aurez de chance d’attirer les papillons dans votre jardin !
Les papillons adultes apprécient de très nombreuses fleurs, pourvues qu’elles contiennent du nectar… et que celui-ci soit accessible ! Evitez ainsi les fleurs "améliorées" à corolle multiple ou très grande, aux coloris extravagants. Plus la plante est semblable à ce que l’on trouve dans la nature, plus les papillons la trouveront à leur goût.
Un petit truc pour que vos massifs soient encore plus attractifs : associez des fleurs de couleurs jaune et mauve, ces deux couleurs sont les plus attirantes pour les papillons.

Voici quelques plantes particulièrement appréciées des papillons – se ne sont pas les seules : observez dans les jardins que vous visitez quelles sont les variétés qui leur conviennent !
L’arbre à papillons : attention espèce introduite !
© A. Matt / Biosphoto
Même si son utilisation est souvent conseillée pour attirer les papillons, il est préférable d’éviter de planter "l’arbre à papillons" (Buddleya sp). Cette espèce, originaire d’Extrême-Orient, est considérée comme une espèce envahissante en France : elle prend parfois la place d’espèces locales dans les milieux naturels de nos régions.
Si vous avez un buddleia chez vous, pensez à couper les fleurs sitôt la floraison terminée : vous éviterez ainsi qu'il ne se propage là où il n’est pas désiré.
Terrasses et balcons à papillons
© A. Thaïs / Biosphoto
Un jardin miniature ne peut espérer attirer autant de papillons qu’un grand terrain, mais il est toutefois possible d’en tirer partie ! Les pots doivent être placés dans un endroit ensoleillé et abrité et, pour une plus grande efficacité, groupés les uns près des autres plutôt qu’éparpillés.

Les papillons apprécient les fleurs aux couleurs vives et sont particulièrement friands des aromates (thym, verveine, fenouil, basilic, ciboulette...) !
L’eau, indispensable aux papillons
© A. Thaïs / Biosphoto
Comme tous les êtres vivants, les papillons ont besoin d’eau. Créer une mare, installer un petit bassin ou une fontaine dans votre jardin invitera les papillons mais aussi les libellules, les abeilles, les coccinelles, les batraciens et les oiseaux… À défaut de mare ou de point d’eau conséquent, une simple petite flaque peut enchanter de nombreux oiseaux pour leur baignade quotidienne. En été, les papillons peuvent même se contenter d’une simple soucoupe d’eau, peu profonde, pour se désaltérer.
Le moins possible de pesticides…

Une utilisation excessive de pesticides, comme tout excès, est mauvaise pour l’ensemble de la faune et de la flore du jardin, et pour notre environnement. Pour ne pas transformer votre jardin en désert écologique, quelques règles de bon sens : les pesticides sont des médicaments pour les plantes. Le respect des doses est nécessaire pour assurer l’efficacité du produit mais aussi pour ne pas endommager la plante traitée et son entourage.
Pour éviter de traiter des insectes qui n’attaquent pas la plante, choisissez un produit de traitement ciblé. Si vous avez un doute sur l’origine de l’infestation de votre plante, apportez une feuille malade ou une photo à votre jardinerie. Il vous sera alors indiqué le bon produit. Ne traitez que la plante malade, et ce, par un temps sans vent pour ne pas asperger d’autres végétaux. Enfin, préférez les insecticides biologiques lorsque vous le pouvez, qui se dégradent plus rapidement et présentent moins de risque pour l’environnement. Avec un peu de temps, vous vous apercevrez qu’un jardin bien équilibré ne nécessite pour ainsi dire jamais de pesticides.
Reportez-vous à nos conseils sur l’Engagement n° 5.
Herbes aromatiques
© L. Brotchie / Biosphoto
Thym, romarin, lavande, sauge, serpolet, menthe verte, fenouil, basilic, ciboulette, estragon, mélisse, origan et sarriette ne font pas le seul bonheur des cordons bleus. Ces plantes nectarifères constituent également une source importante de nourriture tant pour les chenilles que pour les papillons. Leur large palette de senteur, leur intérêt à la fois écologique et culinaire en font des indispensables du jardin.
Haies
Une haie variée : un atout pour la biodiversité !
© A. Thaïs / Biosphoto
Quand on évoque les haies, beaucoup comprennent thuyas, cyprès ou laurier cerise, protection végétale taillée au carré et limitant un terrain. Pourtant une haie champêtre et diversifiée, composée d’une grande variété d’arbustes et de plantes grimpantes demeure le point de départ incontournable d’un jardin naturel et vivant. En plus de son rôle de brise-vue préservant l’intimité de celui qui la plante, la richesse de la vie animale qui s’y réfugie fait qu’elle a un rôle essentiel pour le maintien de nombreuses espèces. Elle garantit par ailleurs un jardin animé de divers chants d’oiseaux.
Un petit coin de nature sauvage
Faites une petite place dans votre jardin aux fleurs sauvages, laissez un coin de votre jardin en friche, tels pourraient être les gros titres d’une revendication pro biodiversité. Pour cela, rien de plus simple… Ne rien faire, ne pas intervenir mais attendre et observer pousser les « herbes folles », que vous ne faucherez qu’une fois l’hiver arrivé. Vous serez bien vite récompensé par la visite de nombreux hôtes : papillons bien sûr, mais aussi sauterelles, crapauds, lézards, hérissons et oiseaux.

Une jachère à papillons

Afin de laisser reposer votre potager, pourquoi ne pas lui offrir quelques mois de répit ? En effet, une jachère plantée en « engrais vert » tels que phacélie, vesce, lupin ou moutarde, par ailleurs fort décoratives, apporteront à votre terre un repos salutaire tout en permettant à de nombreuses espèces de papillons de s’épanouir.
Le lierre, ami des papillons
© M-G. de Saint Venant / Biosphoto
Comment les papillons passent-ils l’hiver ? Certains migrent vers les contrées plus clémentes du Maghreb ou même d’Afrique subsaharienne. D’autres laissent la tâche de survivre aux frimas à leurs œufs ou leurs chrysalides, bien protégés dans le sol ou au milieu des végétaux. D’autres enfin commencent à hiverner sous forme adulte dès l’arrivée des mauvais jours. Pour ces derniers, le lierre est indispensable : c’est sous ses feuilles persistantes, bien protégés, qu’ils attendront le printemps. Si vous voulez être parmi les premiers à découvrir des papillons dans votre jardin en mars, laissez se recouvrir de lierre un coin de mur, un grillage ou un vieil arbre.
Devenir Jardins de Noé
Créons ensemble un réseau de jardins dédiés à la biodiversité et une communauté de jardiniers « éco-responsables » : c’est maintenant possible avec les Jardins de Noé !
Rendez-vous sur le site Internet des Jardins de Noé et inscrivez-y votre jardin pour contribuer à la sauvegarde de toutes les espèces vivant au jardin et participer à la préservation de l’environnement. Aucune contrainte, l’inscription est volontaire et gratuite ! Pour faire de votre jardin un Jardin de Noé, il suffit de mettre en place 3 gestes de  la charte «  Mes 10 engagements pour le jardin ». Des engagements qui permettent à la fois de préserver la biodiversité et de devenir de véritables « éco-jardiniers » . Et lentement mais sûrement, vous pouvez choisir de nouveaux engagements et peut être devenir un jour un jardinier ambassadeur en atteignant les 10 engagements !
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